Génèse d'un traileur sans prétention : Partie II

   Salut à tous,



Je continue de vous conter aujourd'hui ma petite de vie de coureur lambda. 


    On s'était quitté en avril 2019 à la fin de mon premier marathon qui m'avait procuré tant de bonheur et m'a laissé tant de souvenirs marquants. Oui, je sais, vous le savez déjà mais j'avais envie de le répéter une énième fois.

    Je vous propose de continuer à suivre un ordre plus ou moins chronologique afin de saisir le cheminement lent (mais sûr) de ma progression.


    Après une période de récupération tout à fait naturelle, j'ai repris l'entrainement en douceur. Un mois plus tard, mon collègue m'appelle et me dit qu'il a découvert un spot exceptionnel pour courir. Pressé de le suivre dans ses nouvelles aventures, j'accepte de l'accompagner dès le lendemain. 

    Et me voilà rendu à Saint-Germain la Rivière, commune en bord de Dordogne connue pour son vin et son château. 



Superbe château en contrehaut.


    Aujourd'hui, c'est sortie trail. Immédiatement, c'est le coup de foudre. Balade dans les vignes au contact de la nature, un peu de dénivelé et points de vue sublimes: il n'en a pas fallu davantage pour me convaincre.
    J'allais ainsi, sans pour autant abandonner la route, largement diversifier mon activité running. Tout à fait bienvenu au moment de briser la routine du coureur solitaire.

    Il faut dire que le trail a ce petit quelque chose en plus de palpitant. Une sensation que je vais confirmer sur un premier dossard aux confins de la Charente et de la Dordogne, dans un cadre magnifique, celui des Gorges de Chambon.



Un grand bol de nature.


    Je m'inscris sur un 42 km avec un peu plus de 1300 de dénivelé. Ce fut une expérience aussi inoubliable que douloureuse. J'ai pu me rendre compte à cette occasion à quel point le trail était différent d'un effort sur route.
    Deux montées en milieu de parcours aussi courtes que raides ont fini de me faire comprendre ce postulat. Sans parler de ce qui allait devenir plus tard une petite hantise: les descentes techniques.
    Bref, je termine tant bien que mal sous une énorme averse mais éreinté comme jamais je l'ai été dans ma vie. Le bonheur est là évidemment. Il s'envole encore davantage avec le soulagement d'en finir, la maitrise de la douleur, l'accomplissement du projet.

    Le marathon sur route est tout aussi difficile de mon point de vue. Il faut produire un effort constant, ne pas craquer, ni subir le fameux "mur" du 30e kilomètre.
    Les problématiques du traileur sont toutes autres: fatigue musculaire intense, obligation de relancer sans cesse, maitrise technique, gestion de l'alimentation etc.

    2019 se termine par un second marathon à Bordeaux. Pour sa dernière édition (RIP), il reste en nocturne. Il y aura du monde pour nous encourager sur le parcours, ça fait chaud au coeur.



Magnifique Porte Cailhau.


    A la clé un record battu de peu (4h08 au lieu de 4h12) mais toujours au-dessus de la barre fatidique des 4h.


2020, vous vous en doutez, sera une année compliquée.
    
D'un point de vue personnel déjà avec des événements pas super jojos et bien entendu à cause du confinement assez sévère.
    Le manque de courses et de dossards, c'est une chose... mais ce n'est finalement pas grand chose.
    Bref, on a continué à s'entrainer avec les restrictions qui vont bien (les 1km du domicile, c'était quelque chose quand on y repense!)

Et puis on a réussi à chatter un dossard en fin d'année, dans le Lot. Une des seules courses organisées en 2020, je pense.
    Malheureusement, il est attaché à de bien mauvais souvenirs puisque c'est la seule course que j'ai abandonnée à ce jour. Il faut dire que j'avais vu un peu gros avec un ultra de 90 km et malgré une prépa sérieuse et un parcours très roulant, je n'étais pas prêt pour ce genre de défis. J'ai du jeter l'éponge à mi-course. J'y reviendrais peut-être dans un autre billet.

L'année s'est achevée avec un nouveau confinement qui m'a tout de même permis d'établir une nouvelle marque sur semi-marathon en off en 1h42'54.


2021, la progression continue.

Toujours sevré de dossards en début d'année, j'entame une prépa marathon afin de passer sous les 4h. "L'événement" se fera en off sur un parcours tracé par mon pote autour du Bec d'Ambès avec points d'eau etc. Tout plat et propice aux RP.



Ici.


Mission remplie. Après 35 kilomètres à 5'15 de moyenne, je finis un peu dans le dur mais établis tout de même une marque plus solide de 3h54, soit 14 minutes de mieux qu'il y a un an et demi. On ressort donc content de cette petite excursion.


Après une petite pause, on lance une nouvelle prépa trail alors que les courses reviennent doucement. Une balade de 50 km nous attend en juin du côté de Cognac. Niveau dénivelé, nous sommes un peu dans la lignée des Gorges du Chambon, 1300 environ de dénivelé positif.
    Malgré une météo infâme et des chemins à la limite du praticable, la course se passera sans encombre. Après 7h d'effort environ, je coupe la ligne dans un état encore relativement frais. Prometteur tant les conditions ne nous ont pas aidées.


Il a fallu franchir ceci.



Un petit souvenir.


Quelques semaines plus tard, lors d'un entrainement fractionné au stade de mon village, je croise une vingtaine de personnes qui commence un entrainement. Un type vient me parler et me parle du club dont j'ignorais l'existence. Je fais quelques séances test qui finissent de me conquérir: me voilà membre d'un club de running! 
    Voilà qui devrait me faire évoluer encore davantage et au passage rencontrer des passionnés de tous les âges, de tous les horizons et faire de nouvelles connaissances.





    La suite (ou plutôt la fin), vous la connaissez. C'était il y a un peu moins de deux mois, dans les Cévennes. 
    L'amour du trail ne me quittera plus. En tout cas mes dossards vont logiquement s'orienter vers ça à temps plein. Tout en continuant à travailler vitesse et pourquoi pas tentative de RP à l'entrainement. 
    Il n'est pas à exclure par contre que je participe de nouveau à un marathon, car l'atmosphère y est vraiment spéciale et j'en suis également amoureux.


Vous connaissez maintenant ma brève histoire (5 ans quand même) de coureur d'un petit 2 km en chaussures de randonnées à un trail long de 63 kms avec 2600 D+. Le mental, la persévérance et le fait de donner un sens à sa vie ont fait naitre cette passion en moi et ne m'a jamais plus quitté à ce jour.

    

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