Récit de trail #4 : Trail du Grand Cirque (La Pastourelle 2022) 53 km / 2600 D+

Petit récit du Trail du Grand Cirque dans le cadre du week-end de la Pastourelle dans le Cantal. Je me suis engagé sur la distance reine, le 53 km avec 2600 D+. Une aventure humaine, sportive et enchantée dans un cadre idyllique.

 




 

Un mot sur la prépa

 

Il était prévu à l’origine un plan sur 8 semaines avec 36 séances. M’inspirant d’un plan rigoureux, j’ai évidemment axé ma préparation sur les points suivants :

       . Endurance Fondamentale (12 séances)

-          . Dénivelé Spécifique et Intensités en côte (6 séances)

-          . Renforcement et travail en descente (5 séances)

-         . Rando Course en Sortie Longue (6 séances de 1h30 à 4h00)

-          Allures et fractionné (4 séances)

    Au final un total de 33 séances avec peu de vitesse et pas mal de foncier et de dénivelé. En fait, c’est une préparation assez basique.

    Notez qu’en milieu de programme j’ai intégré un trail très roulant de 16 km où j’ai couru tout du long (moyenne 5’05 !). J’avais envie de bosser un peu la vitesse pour les (rares) parties roulantes de la Pastourelle.

 

Matériel

 



 

Là non plus, rien de révolutionnaire à vous proposer. Deux différences majeures toutefois par rapport au Ceventrail d’octobre 2021 :

-          - J’ai investi dans des bâtons de trail ! Je me suis un peu entrainé avec et ils feront donc partie du voyage dans le Cantal.

-          - J’ai également acheté une ceinture où je peux fixer mes bâtons (ils ne bougent pas d’un pouce) à l’arrière et où je peux ranger pas mal de choses à l’avant (téléphone, une flasque et un peu de bouffe).

    Niveau fringues, comme d’habitude, je prends de tout. La météo annoncée est plutôt clémente mais mieux vaut prévenir que guérir comme on dit.

    Il est décidé que je partirai sans poche à eau avec laquelle j’ai principalement deux soucis : le côté pratique du transport très moyen et le fait de ne pas pouvoir voir le niveau d’eau que je bois en course. J’opte donc plutôt pour 4 flasques de 0,5L que je pré-remplis d’une poudre enrichie en minéraux. Je prévois pas mal de gels, barres et fromages comme d’habitude.

 

Camping et effet de groupe…

 



Je pars avec deux copains du club dont un qui vient avec une partie de sa famille. Mes deux compagnons s’alignent sur le 53 comme moi. Nous aurons également d’autres copains qui s’alignent sur le 32km. Le week-end sera placé sous le signe de la convivialité autour des tentes et du réchaud. La petite troupe va très bien s’entendre et s’encourager : de quoi engager sereinement les hostilités.

    Cela m’a permis aussi de faire de belles connaissances. Une totale réussite.

    Nous sommes arrivés le jeudi après-midi pour un départ vendredi matin à 7h30 pour nous trois. Pas de stress, les pâtes sont prêtes pour le soir, tout le monde est détendu.

    La nuit ne sera pas terrible en revanche : assez fraîche et pas mal de stress accompagnant l’idée du départ approchant.

 

Un mot général sur la course : D+, parcours, département

 

La vingt-deuxième édition du Trail de la Pastourelle a lieu comme toujours dans le département du Cantal en Auvergne – Rhône Alpes. Nous sommes au cœur du Massif Central non loin du Puy Mary, un des sommets les plus hauts de la chaîne montagneuse. Département très rural, le Cantal est aussi un excellent terrain de jeu de moyenne montagne.

 



    Le départ est donné à Salers, un petit village très mignon situé à 900m d’altitude. C’est l’effervescence clairement dans une bourgade habituellement calme. Pas moins de 4000 coureurs et 500 bénévoles sont présents et je ne compte même pas les randonneurs et les accompagnants.

    Cette année, la course sert de support au Championnat de France de trail court (32 km) et long (53 km).

    ATTENTION ! Je vous arrête, je ne fais pas le Championnat de France ! Il fallait passer par des qualifications dont je n’ai pas le niveau et environ 150 coureurs sont concernés, les autres se sont inscrits en suivant. Mais c’est amusant de côtoyer des élites et des gens beaucoup plus forts. Enfin au départ je veux dire…

    La conséquence principale est que le niveau est nettement plus relevé. Par exemple, sur le 32 km (environ 1100 D+), un des campeurs du groupe a réalisé 2h55 (ce qui est déjà canon en passant) et a pris la 117e place. Il y a 3 ans, avec ce temps il aurait pris… la 12e place ! Autant dire que certains ne sont pas là pour rigoler.

    Parmi les gros noms du 53, je note notamment Martin Kern, Baptiste Chassagne ou encore Kévin Vermeulen.

 



 

La course peut donc se diviser en 7 étapes :

-          . Col de la Néronne

-          . Descente du Falgoux et première barrière horaire

-          . Montée du Falgoux

-          . Puy Mary avec sa double montée + barrière horaire #2

-          . Singles techniques et Puy Violent + barrière horaire #3

-          . Descente vers Saint-Paul de Salers

-          . Montée finale et arrivée


    Le temps est radieux, les températures clémentes et le départ est donné dans une ambiance de folie à 7h30 du matin.

 



 

PARTIE I : Col de la Néronne

 

Après un petit kilomètre pour sortir de Salers, nous entamons immédiatement les choses sérieuses avec la montée du col de la Néronne. Nous allons prendre environ 500m de dénivelé sur environ 7/8 kilomètres. Autant dire que la montée est assez roulante.

    Comme j’avais un peu étudié le parcours avant de venir, je ne sors pas les bâtons pour ce début de course comme c’était prévu. En plus, la montée se fait un peu à la queue leu leu, il y a des ralentissements voire des bouchons dus au nombre de concurrents, comme souvent dans les débuts de trail. Le moindre obstacle, même peu technique, provoque un ralentissement monstre.




En haut de la Néronne, les points de vue sont déjà exceptionnels et prometteurs.





    Niveau jambes, je me sens pas trop mal. J’ai confiance en ma préparation, et les sensations semblent me confirmer que je peux avoir confiance en mes capacités.

    Les cinq kilomètres suivants sont globalement en faux plat montant et assez peu techniques. On s’ennuierait presque mais ce serait oublier les paysages sublimes qui nous entourent. Au loin, des troupeaux de vache broutent paisiblement. La ruralité et la tranquillité des lieux sont des plus agréables.

    Peu avant le début de la descente du col, après un passage où les mains furent nécessaires pour passer quelques rochers, je relance l’allure et mon pied accroche malencontreusement une racine vraiment traitre, cachée par des hautes herbes. On ne pouvait vraiment pas s’en douter : l’arbre auquel appartient cette racine est suffisamment loin. Bref, la chute est inévitable, nous sommes au 14e km. Le réflexe est bon je mets les mains en avant mais je tombe quand même sur la fesse gauche qui tape le sol. En me relevant, ça pique un peu, il y a une douleur assez vivace mais rien de cassé me dis-je. Je commence par marcher un peu puis relancer en trottinant et, heureusement, ça passe. Malgré tout, il faudra compter avec cette douleur tout le long de la course et c’est pas une bonne nouvelle forcément.

 

PARTIE II : Descente du col de la Néronne

 

Une descente que je vais effectuer prudemment au vu de ma chute. Néanmoins, celle-ci est peu technique et me permet d’avancer assez bien. Vous savez que ce n’est pas mon exercice de prédilection mais ici cela va bien se passer. La majeure partie s’effectue dans les sous-bois. Alors je fais quand même attention évidemment mais je déjoue pas trop mal les pièges.

    En bas, nous arrivons au petit village du Falgoux (km 17, 800D). C’est l’effervescence. Fanfare, spectacteurs, bénévoles : ça crie de partout pour nous accueillir. Le premier ravito d’importance (il y en avait un petit au km 9) est l’occasion de remplir 3 flasques, de boire un coca et de manger du cantal (coca/cantal, détonant n’est ce pas ? Vive le trail !).

    Comme cela était prévu, je déplie également les bâtons pour la portion qui va suivre et qui s’annonce dantesque et ce pour la première fois de la course.

    Ce ravitaillement est aussi la première barrière horaire du parcours que je franchis avec 30 minutes d’avance ! Cool, pas de stress !

 

Partie III : Montée du Falgoux (6km / 800 D+)

 

Ainsi démarre donc la principale difficulté du parcours, au moins en longueur. En prévision, je prends immédiatement un gel pour me donner un coup de boost avant la difficulté. Le début n’est pas le plus raide, le temps de se mettre en condition. Autre bonne nouvelle : on respire, la plupart de ce début de montée se fait sur des parties ombragées et c’est appréciable car il commence à faire chaud. On souffre mais finalement la pente est régulière mais pas astronomique sur sa première moitié.

    KM 19, les pentes les plus sévères arrivent. Les bâtons sont d’un secours incroyable sur cette portion. Une ligne droite pendant 500m, à vue de nez 20/25%, sur laquelle je suis à l’aise. Je double même quelques trailers.

    Sur le haut, la montée est encore raide mais surtout à découvert. Je prends une micro pause pour boire l’intégralité d’une flasque. Pas facile de boire en montée, je préfère agir ainsi.

    S’en suit une portion de 5/6 kilomètres sur des petits sentiers un peu piégeux mais gérables qui mènent au début de la portion suivante (km 28)

 

Partie IV : Le Puy Mary

 

Et voici donc venu le temps de la partie magique du parcours. L’ascension du Puy Mary se fait en deux temps et la première montée est absolument affreuse. A peine 1km de montée et on monte de … 150m ! C’est vraiment ultra-raide, rarement vu une saloperie pareille !Il y a pas mal de virages dont l’intérieur fait vraiment peur. La montée se fait à découvert et on souffre pas mal de la chaleur malgré l’attitude montante car nous sommes maintenant presque à 1700m !

    Une petite portion en faux-plat descendante suit pour amener au pied du Puy Mary où se trouve un ravito important. Je vais y passer un peu de temps : boire, manger, remplir les flasques, la routine quoi mais aussi se changer puisque j’avais prévu un t-shirt sec. Dieu que ça fait du bien !

    L’ambiance est une nouvelle fois féérique : musique, spectateurs, il y a un monde fou. Ca donne du baume au cœur.




    Après 29 km de course avalés, les sensations sont bonnes et cette nouvelle barrière horaire est franchie allègrement avec 2 heures d’avance et après 5h de course.

    La montée officielle du Puy Mary est la suivante. Alors c’est très raide mais par contre à ma grande surprise c’est aménagé et donc bitumé ! Les bâtons ne servent donc pas à grand-chose. Je monte à la force des mollets. Il y a des petites marches qui aident bien mais c’est quand même bien pentu pour atteindre le point culminant du parcours autour des 1800m. En haut, le décor est juste incroyable.

 




    La descente est d’une technicité incroyable. Je galère mais en fait comme tout le monde. On avance à deux à l’heure, contraint même par endroit de s’aider des bâtons. Gros cailloux, marches naturelles : deux endroits où je m’assois même pour éviter tout risque.

 

Partie V : Singles techniques & Puy Violent

 

J’avais prévu de ranger les bâtons sur cette portion d’une dizaine de kilomètres. Au vu du profil, je pensais à une partie sur les plateaux assez casse-pattes mais où l’on peut courir.

    Malheureusement, la réalité a été tout autre. Si nous sommes bien restés assez haut en altitude, la promenade revêt un aspect technique auquel je ne m’attendais pas. Il s’agit en fait d’une succession de petits singles très piégieux, la plupart du temps à flan de montagne et donc sans arrêt en devers. L’accroche n’est pas évidente avec la peur de glisser sans arrêt et/ou de prendre un caillou.

    A chaque tentative de relance, le pied peut accrocher à tout moment un élément et cela peut vite virer au drame. Un hélicoptère du Samu tourne autour de la zone : voilà qui est rassurant…

    En outre, les chemins sont tellement étroits qu’en courant, mes deux pieds se frottent régulièrement. Pas très agréable d’une part, et dangereux d’autre part.

    Il est possible de travailler dans un département comme la Gironde les montées ou les descentes, mais malheureusement pas ce genre de terrains propre à la montagne. Le manque d’expérience se fait donc ressentir ici.

    Du coup, c’est surtout dans cette portion que je vais perdre beaucoup plus de temps que prévu. Le secteur est accompagné de quelques montées assez courtes mais raides dont la dernière est la bien nommée Puy Violent. Même pas 500m mais une pente max à 30% sur le haut. Un vrai régal après presque 40 km dans les jambes…

    Après cette montée, il reste 1km avant le prochain ravito du 41e kilo. J’apprends que la barrière horaire y est de 16h. Hors il est déjà 15h15… Bigre il n’aurait pas fallu perdre plus de temps ici ! J’ai encore la chance de pouvoir accélérer un peu et j’arrive ici à 15h30. Plus rien ne peut m’empêcher de finir désormais sauf accident.

    Après, de l’avis général des coureurs, cette barrière était vraiment serrée. Ce qui a provoqué un grand nombre des abandons à mon avis, j’y reviendrai.

 

Partie VI : Patûrages & Descente vers Saint-Paul de Salers

 

Le ravito est une routine que je maitrise désormais donc je passe assez vite ici, avant d’aborder la longue descente vers Saint-Paul. Plus de 8 km durant lesquels on va prendre presque 800m de D-.

    La première moitié est roulante et peu piégeuse. Bonne nouvelle : les quadris vont bien et je peux encore courir ! La prépa a donc été assez efficace (renfo notamment). Par contre, la portion est assez longue et nettement moins intéressante. Alors il faut faire preuve de patience et combattre les douleurs naissantes. Ce fameux moment où le mental commence à prendre le relais. Je garde d’ailleurs les bâtons tout le long de la descente pour prendre des appuis supplémentaires de temps en temps. Sans doute assez contre-productif mais ça me rassure…

    Dans sa seconde partie, la descente comporte des passages plus délicats. Quelques courbatures que je ne connais que trop bien apparaissent dans les quadris mais ne m’empêchent pas d’aller bien malgré tout. Et puis la ligne d’arrivée est si proche !

 

Partie VII : Montée vers Salers et arrivée

 

Une fois le dernier ravito atteint, il reste 2,5 km de montée vers Salers. On va prendre environ 200 D+. On n’est plus à ça près…

    Heureusement, je me rends vite compte que cette ultime montée en sous-bois n’est pas extrêmement difficile, peu raide et peu technique. Ceci étant, évidemment, avec 50 km dans les pattes, la logique n’est plus la même.

    Les bâtons me sont une nouvelle fois d’un grand secours. La difficulté, qui s’effectue en deux temps avec un replat au milieu, passe sans encombre ; il ne me reste que quelques hectomètres jusqu’à la ligne d’arrivée.

    Un copain du club vient gentiment me pousser et terminer la course avec moi. Cela me motive et, malgré un ultime raidard, je finis ce trail en courant.

    Tout le monde m’attend sur la ligne d’arrivée, les encouragements fusent : quel bonheur ! La ligne franchie, je repense à tout ce que j’ai accompli en 5 ans de CAP et je me rappelle pourquoi j’ai commencé. Les frissons tout le corps, je franchis la ligne avec la même joie que le vainqueur. Toujours aussi cet incroyable soulagement de l’œuvre achevée avec l’immense don de soi que cela a comporté.

    Pour l'anecdote, je termine aux alentours de la 800e place sur 850 classés (au fond donc) mais il y a quand même eu 250 abandons, ça remet un peu en persective le fait d'être finisher.

 







Après-course

 

A l’heure où j’écris ces dernières lignes, 5 jours se sont écoulés depuis la course. Pris de quelques courbatures le soir même, notamment à la fesse gauche à cause de ma chute et aussi un peu dans les cuisses, les mollets un peu raides et quelques douleurs pas méchantes aux triceps dues au transport des bâtons.

    Mais les signes se sont vite montrés rassurants. Contrairement à ma précédente course du genre (le Ceven’trail donc), il y a de singulières différences :

-          . Le soir même, j’ai défoncé plusieurs assiettes à la Pasta Party là où je n’avais rien pu avaler le soir du Ceventrail, et quasi jusqu’au lendemain soir d’ailleurs.

-          . Je marchais normalement dès le lendemain avec la majeure partie des courbatures qui ont vite disparu à l’exception de la petite douleur persistante à la fesse (hématome je pense).

-          . J’ai pu faire un décrassage à J+4 et les signaux se sont montrés rassurants.


    Tout ceci est extrêmement rassurant : si la récupération a été bonne, c’est que je peux envisager sereinement la suite et que mon corps a bien supporté ce violent effort.


    C’est donc très heureux que je referme ce billet en remerciant une nouvelle fois mes compagnons d’un week-end génial et bucolique (à refaire absolument !). En vous remerciant vous également d’avoir lu le pavé que je viens d’écrire, bravo à ceux qui sont arrivés au bout !

Commentaires

  1. Top ton récit ! Ça me rappelle quelques bon souvenirs. Julien L.

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  2. Bravo El Pastourello.

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  3. Cela m'a replongé dans l'épreuve. J'ai bien le souvenir des passages où les bâtons furent utiles en l'absence des miens 🤪 Super ambiance, magnifique épreuve. Un vrai bonheur partagé 👌 Thierry . L

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  4. Tout simplement bravo, rien qu en lisant on s y croirait, sans les courbatures ! Bon repos. CR

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  5. Damien (CNSSC)6 juin 2022 à 13:43

    Félicitations pour ton trail ainsi que pour ce récit que j'ai trouvé très intéressant, merci de l'avoir partagé, et bravo pour la performance, c'est pas donné à tout le monde !!

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  6. Très bon récit Olivier, bonne chance pour la suite

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  7. Merci à tous pour vos commentaires qui me font vraiment plaisir.

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  8. Super récit, en espérant te croiser un de ces 4!

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  9. J’ai adoré vous lire ! Je l’ai fait pour mes 25 ans et ce récit me replonge quelques années en arrière ! Merci du partage

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  10. Votre visage me disait quelque chose ! Et puis j’ai compris : je vous ai vu à l’arrêt du tram de Bordeaux après les 10km des quais ! On a parlé météo ! C’est dingue comme le monde est petit

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    1. Incroyable cette anecdote ! J'étais passé à côté mais je me souviens très bien de ce moment en effet !

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