Récit de trail #3 : Fête les Vins Kilomètres Saint-Emilion (42 km, 550 D+)

    Je souhaitais intégrer à ma préparation pour la Pastourelle fin mai une distance marathon. Avant de parler de cette course, un petit mot sur la Pastourelle. Ce sera ma deuxième plus grosse distance à ce jour après le Ceven'trail de l'an passé (le compte-rendu est disponible sur le blog). Cadre des championnats de France de trail, il y aura 53 km et 2600 D+ dans le Cantal à travers des montées mythiques du Massif Central tel le Pas de Peyrol.

    Il me fallait donc un dossard avec un peu de distance à un peu plus de deux mois de l'échéance. Je viens en prépa trail et je sais qu'à Saint-Emilion, il y a quand même de quoi faire. Malheureusement, le parcours va s'avérer un peu décevant de ce point de vue. Ayant vu très peu d'infos sur le Net, je n'avais pu obtenir que l'info concernant le dénivelé par l'organisation soit environ 550. Autant dire que cela s'annonçait roulant... 
    Et seconde info que j'ignorais : une bonne moitié du parcours s'effectue sur de larges routes bitumées et plates. 
    Autant dire que le parcours n'est ni propice à un RP marathon (trop difficile avec pas mal de vignes), ni propice à une prépa trail (trop facile). Et comme en plus je n'ai aucun plan marathon derrière, je viens sans aucun objectif particulier.

    Néanmoins, le parcours s'annonce sympa. Il va passer par tous les grands châteaux du coin, une vraie carte postale du coin. Il devrait aussi faire la part belle à Saint-Emilion, petite ville absolument magnifique.

    Il y aura quand même de quoi s'exercer en marche rapide dans les bosses du parcours et dans les relances à la sortie de celles-ci. Je ne me fais pas trop de souci, ce dossard ne sera pas du tout inutile.


Vue sur Saint-Emilion



Château Laroque à mi-parcours



    Depuis le temps, vous en avez pris l'habitude : je ne dors jamais beaucoup avant les courses le dimanche. Toujours ce satané boulot de nuit... et la plupart du temps le week-end. Mais là j'ai quand même battu tous les records: 1h30 de sommeil, du solide ! C'est une vie que j'ai choisie qui présente à côté pas mal d'avantages, comme pour avoir toutes ses après-midis pour s'entraîner par exemple. Bon j'avale quelques gâteaux, un peu de pain et de fromage et bois un grand café noir et hop, je prends la route !

    Je ne suis pas dans le stress même si le départ est donné tôt à 7h30, j'ai prévu relativement large. Bien qu'il y ait souvent des problèmes de stationnement à Saint-Emilion, et en particulier le jour d'un tel événement, nous autres marathoniens sommes les premiers arrivants donc pas de panique. Cependant, les premières places sont à 1km à pied du lieu du départ... Peu pratique. Tiens je croise un couple que je connais appartenant également au club. Le mec fait aussi le marathon mais vu son niveau, je lui dis qu'il sera déjà dans la voiture quand je serai encore en train de courir!

    Il ne fait pas bien chaud de bon matin. Mais je ne peux pas me permettre d'emporter des couches superflues, car la météo annonce une température clémente et un beau soleil. J'opte donc pour les très pratiques manchons et le short. Je garde aussi le tour de cou. Mais du coup j'ai froid évidemment et il y a un peu de vent assez frais. 
    J'ai aussi mon sac d'hydratation qui ne pas forcément s'avérer nécessaire vu le nombre de ravitos sur le parcours. Mais bon ça me permet de m'hydrater comme je le souhaite et d'avoir deux/trois en-cas. Petit passage au petit coin et c'est parti !

    
    Les trois premiers kilos sont très roulants et je pars trop vite, emporté par le rythme endiablé des 83 partants. Autour de 5' au kilo... Je cours avec un petit groupe qui va trop vite pour moi et je me vois dans l'obligation de me laisser un peu décrocher, le parcours est encore long ! J'ail 'impression que c'est parti hyper vite et que je suis en fond de peloton... Le niveau a l'air élevé ! Même si, en vérité, je n'ai aucune idée de ma position actuelle au bout de 5 km.

    Sur la première côte, mon âme de traileur prend le dessus et immédiatement, j'active le mode Marche Rapide. Et je suis un des seuls dans ce cas, tout le monde court... OK donc y a que des routards quoi ! Et ce sera un peu tout du long comme cela.
    Il faut dire que les pentes ne sont pas raides ici donc je comprends les coureurs. Mais il y a des vignes, des allées à perte de vue et il me semble important d'en garder pour la suite.

    Les châteaux s'enchaînent, aussi beaux les uns que les autres. C'est vraiment le point fort du parcours. Globalement, jusqu'au semi, c'est relativement vallonné avec notamment un passage qui monte sur environ 100m D+ (avec un replat) dans les vignes et qui est la principale difficulté du parcours. Elle sera d'ailleurs empruntée une seconde fois au 40e km pour terminer en beauté. Comme un bénévole m'en informe, je sais donc que je dois en garder un peu pour cette portion.

    A mi-course, au semi, je passe en un tout petit peu plus de 2h00 soit à peu près dans les temps que je vise. En sachant pertinemment que je vais un peu faiblir sur la seconde partie. Tant que je n'explose pas...
    Au ravito du 22e, je vois une fille passer en trombe et s'arrêter 30 secondes. Et d'un bénévole s'exclamer "ah voilà notre première féminine!". Tiens je serais donc pas si mal apparemment...Bon celle-ci, je ne la reverrai jamais de la course.
    Du vin est proposé ici et j'hallucine en voyant certains coureurs se prendre un verre tranquillement. "Je sais pas comment vous faites", leur dis-je. Ils me répondent hilares qu'il s'agit de leur carburant. Chacun son truc, moi ça me dégoûte.

    Du 22e au 35e KM, c'est plutôt très roulant sur de larges routes bitumées ou des grandes allées peu techniques. C'est le moment de développer des watts. Je tiens une bonne allure à ce stade (environ 5'40) et commence à remonter quelques morts. Ca fait toujours plaisir. Bien aidé en cela par une hydratation enfin au point et une alimentation irréprochable. En témoigne ce gel pris au 31e km, après avoir mangé pas mal de salé, qui me donne le coup de fouet qu'il me fallait pour finir convenablement. 

    Je suis un peu stoppé dans mon élan au 33e km à cause d'une erreur de l'organisation. Nous entrons dans un château aidé par le balisage... erroné malheureusement. 3 ou 4 minutes perdues avant de retrouver le bon chemin. Et surtout un effort coupé pas idéal pour les jambes au moment d'affronter un éventuel mur.

    La fin du parcours n'est pas aisée avec autant de kilomètres dans les jambes. Je marche dans les côtes mais je considère, si c'était encore à prouver, que c'est bien plus efficace que d'y courir puisqu'à la relance, je reprends sans souci tous les mecs qui y couraient et les dépose même.
    La toute fin du parcours se fait dans Saint-Emilion, c'est sympa. Je termine avec une fille cool avec laquelle on se raconte un peu nos histoires de running. Elle a du mal à finir son semi et je la motive! Un bon moment de partage.

    Après une baisse sensible de ma moyenne (prévisible), je finis avec de très bonnes jambes et même en trombe (dernier km: 5'25). Sur la seconde partie, j'aurais même revu des mecs du groupe initial auquel j'appartenais. Vraiment grisant ! 

    Plutôt satisfait donc de ma 50e place sur 83 en 4h15 environ juste devant la seconde féminine (ça vous parait modeste, tant pis!) et de mes sensations surtout en fin de course. Pour preuve, pas de courbature à J+3 aujourd'hui. En revanche, un bon état grippal des familles, j'ai pris froid ! 

    A noter que je me suis rendu compte que je prenais trop de temps au ravito. Est-ce un mal, je ne sais pas... Mais systématiquement, les mecs repartaient avant moi, parfois en y arrivant après moi. A surveiller donc.
    
    Finissons par cet acte de bienveillance d'une marcheuse sur la ligne d'arrivée qui, voyant que j'étais finisher du marathon, et alors que j'allais renoncer au sandwich rillettes offert par l'organisation, est allée gentiment m'en chercher un. Un acte simple et anodin mais dont je me souviendrais. La gentillesse est devenue trop rare en ce monde.

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